Faire appel à un designer

La qualité des designers français est reconnue internationalement et leurs champs d’action n’ont jamais été aussi étendus : image, produit, espace, packaging, interface, site internet, service... Compétence clé pour l’entreprise, le choix, le périmètre et le moment de l’intervention du designer sont déterminants.

Loin de ne s’intéresser qu’à la dimension esthétique d’un projet, le designer développe une méthode créative de conception qui associe curiosité, observation, écoute, intuition et analyse.

Le designer définit le contexte, observe les gestes et usages de tous les acteurs impliqués dans la chaîne de valeur du produit (de celui qui fabrique, distribue, installe, répare, recycle, jusqu’au consommateur final) afin de proposer de nouveaux scénarios ou concepts. C’est un travail mené en étroite collaboration avec les différents acteurs de l’entreprise concernés par la conception (marketing, qualité, bureau d’étude…). Le designer peut également associer les usagers dans une démarche de co-conception.

Son talent de mise en forme et de représentation qu’il applique aux objets, services et processus, comme aux scénarios qu’il propose traverse les disciplines, les langues et les cultures, ce qui en fait un catalyseur unique dans les équipes pluridisciplinaires de création.

« Intermédiaire entre l’utilisateur final et l’entreprise, le designer doit satisfaire au mieux l’usage et proposer le produit juste, tout en valorisant le savoir-faire et le positionnement de l’entreprise. »
Antoine Fritsch (designer)

Le designer exerce sa profession sous forme de prestations ou d’activités salariées. Le choix de l'entreprise d'internaliser ou d'externaliser la fonction design s'effectue à partir des enjeux et des moyens de l'entreprise.

  • Le designer intégré est salarié de l’entreprise. Il est attaché à la marque, connaît bien les valeurs de l’entreprise et les moyens à sa disposition. Il travaille principalement pour des grandes entreprises, notamment dans le secteur du transport, du sport ou du luxe. Le designer intégré fluidifie les échanges et assure une bonne compréhension entre les intervenants ; il apporte en général un haut niveau de connaissance des contraintes internes liées à la production, aux normes, aux spécificités des marchés, ce qui fait gagner du temps à tous les acteurs.(1)
  • En tant que prestataire extérieur à l’entreprise, le designer externe travaille en indépendant ("freelance") ou au sein d’agences de design avec des commerciaux qui sont souvent les interlocuteurs auprès des clients. Il exerce une diversité de missions (design, direction artistique…) auprès d’une diversité de clients. Il est parfois spécialisé dans des secteurs d’activité (automobile, nouvelles technologies, etc.). Un designer externe apporte plus aisément un regard neuf et une solution innovante.

« Le design n'est pas seulement une affaire de designers talentueux et inspirés, c'est aussi une charge et une mission pour les commanditaires et les maîtres d'ouvrage, qui doivent apprendre à commander le design. »
Yo Kaminagai (responsable de l’unité Design & Projets culturels du département Espaces et Patrimoine, RATP)

Cahier des charges. Le designer intervient sur la base d’un cahier des charges établi par un industriel, un éditeur ou un distributeur. Il n’existe pas de document type. Ce document doit toutefois s’attacher à décrire de manière pertinente et détaillée ce que l’entreprise attend de la prestation du designer, les objectifs du projet, ses ressources et ses contraintes. Il servira, à l’entreprise comme au designer, à veiller à ce que le projet aille vers les objectifs fixés.


Protection et rémunération de la création. La création du designer est protégée par le droit d’auteur « du seul fait de sa création », qu’il y ait œuvre de commande ou pas… Ainsi aucune création ne peut être reproduite sans l’accord écrit de son auteur (droit moral). Outre la protection au titre du droit d’auteur, la création peut faire l’objet de protections supplémentaires au titre du droit des dessins et modèles, du droit des marques et du droit des brevets.

Le commanditaire, qui ne bénéficie pas de la protection au titre du droit d’auteur, a tout intérêt à protéger la création en la déposant auprès de l’Inpi.

Toute exploitation de cette œuvre nécessite une rémunération de son auteur (droit patrimonial). Les modalités de conception, de fabrication et d’exploitation de toute création doivent donc faire l’objet d’un document écrit, le contrat.

 

(1) Cf. « L'économie du design » - APCI, Cité du design de Saint-Etienne, Institut Français de la Mode - Rapport pour la DGCIS, 2010